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« Nous, le peuple »

“Nous sommes un collectif animé par le désir de comprendre la société dans laquelle on vit, le désir de se faire entendre et de prendre la parole, le désir de justice, le désir d’agir, de lutter, de transmettre, le désir de changement de nos quotidiens, et pour un meilleur avenir.”

Nous, le peuple, un film cité par Julie Peghini, professeur de cinéma documentaire à Paris VIII, comme l’un des documentaires les plus importants de l’année.


Nous, le peuple, un film qui raconte en réel temps la lutte de trois groupes citoyens pour réécrire la Constitution française face à une administration éloignée de la banlieue et à une bureaucratie qui paraît infranchissable.


Nous, le peuple, un film honnête, ouvert, poignant, cru… et un film qui part un peu trop dans l’idéalisme pour gagner la crédibilité que ses réalisatrices souhaitaient.


Le film se déroule il y a un an, à la suite de l’annonce par le président Emmanuel Macron de nouvelles réformes constitutionnelles en 2018. Inspiré par son appel, un collectif de trois groupes de banlieue décide d’aller même plus loin : il se réunit pour écrire une toute nouvelle constitution.


Le collectif, qui comprend des mères, des ex-prisonniers, et des élèves du lycée, en a marre des politiciens de carrière. Il souhaite réinventer le modèle politique en France et construire une structure qui permet à l’accès égal au pouvoir pour tout le monde, quoique soit leur métier ou milieu social. Il trouve que leurs dits « représentants » ne représentent personne sauf ceux qui sont comme eux, qu’ils ne protègent que leurs propres intérêts. Ces groupes tentent alors de saisir le pouvoir, non par des moyens anarchiques, mais avec une des mêmes techniques que les anciens dissidents ont employées au moment de la Révolution française : l’écriture de la rébellion, et de la réinvention.


“Il n’y a jamais rien pour nous parce que ce n’est pas un système fait pour nous. Créons un système fait pour nous. C’est pour ça qu’il faut tout repenser.”


L’objectif est ambitieux, toutefois noble. Pourtant ce qui faiblit l’effort du collectif est sa manière de travailler un projet si ambitieux. Le collectif ne se retrouve qu’une ou deux fois avant de faire face à l’Assemblée nationale, l’apogée du film. La grande partie de leur travail est effectuée séparément: chaque groupe rédige un brouillon et l'envoie aux deux autres groupes. Les autres le critiquent, le réécrivent, et le renvoient.


Parfois on entrevoit les réunions avec deux des trois groupes par Skype, qui devient encore plus chaotique à partir du moment où les disputes à l’intérieur d’un groupe se mêlent avec les disputes entre groupes. Et sans le point de vue du troisième membre, n’importe quel accord trouvé entre les deux est censé d’être supprimé lorsque le troisième regarde le brouillon. On voit donc un manque de coopération dans ce groupe dit « collectif ». Chaque membre met toujours leurs propres intérêts avant l’intérêt du groupe (en collectivité), une stratégie qui n’est malheureusement pas loin de celle des hommes politiques dont le collectif essaye de s’éloigner.


--Ivy

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