Les territoires et les créateurs

Gauche : un tableau de Fabienne Verdier Droite : le réservoir d’eau près de la Mt Sainte-Victoire

Comme les artistes qui gardent à l’esprit les créateurs célèbres qui les précédaient, on perçoit souvent les particularités des phénomènes et structures de la nature eux-mêmes comme s’ils sont des chefs d’œuvres les plus méticuleusement exécutés. Donc, il n’est pas étonnant que l’identité d’Aix-en-Provence soit influencée par les artistes qui y venaient et travaillèrent dans cette ville. Notamment le peintre Paul Cézanne et sa muse formidable, la Montagne Saint-Victoire, constituent une grande partie de la perception de cette région. Il existe une fierté palpable de cet héritage – parmi les écrivains et les artistes visuels, ainsi que les autres habitants– des relations artistiques, émotionnelles, spirituelles, et psychiques entre les humains et la nature provençale.

En été 2019, une artiste contemporaine a été choisie pour faire contribuer ses interprétations créatives à l’héritage artistique d’Aix-en-Provence par une résidence en collaboration avec le Musée Garner. Cette artiste est une peintre française qui s’appelle Fabienne Verdier. Travaillant sous l’ombre de Cézanne et influencée par les progressions artistiques, les techniques créatives et les philosophies conceptuelles de plus d’un siècle entier, on perçoit quand même les échos de Cézanne dans les œuvres de Fabienne Verdier.

Un tableau de Fabienne Verdier, exposé au Musée Granet (Appueyz ici pour savoir plus !)

Avec sa technique est sa base conceptuelle, à sa propre manière, les tableaux de Verdier sont extrêmement dépendants d’une insistance sur la puissance des formes, de la texture, de la spécificité des matières et sa manière à dépeindre. Ainsi donc sa façon de dépeindre s’intéresse clairement à la notion de l’individu et des particularités des territoires d’identité. Ça veut dire évidemment l’identité de l’artiste, mais aussi les éléments particuliers de l’endroit où l’artiste travaille, et les contextes historiques et sociaux des traditions artistiques qu’elle cite et qu’elle a étudié.

Un autre tableau de Fabienne Verdier, inspiré par Paul Cézanne

Les marques des territoires du pays et de l’artiste sont très visibles dans ces pièces. Pour cette résidence, son atelier était installée directement dans le paysage pour avoir les mêmes points de vues que Cézanne. En faisant ses esquisses et en peignant les œuvres finales, l’atmosphère et les propres accoutrements du corps de la montagne ont été intégrés à la surface des tableaux. Les feuilles et le soleil s’écrivaient et le climat et le vent se gravaient sur la toile complexe de la peinture noire. D’une manière un peu originale inspirée par Cézanne, ces tableaux commémorent l’interprétation d’une artiste sur les panoramas emblématiques d’Aix.

Ces œuvres finales sont vraiment une collaboration entre le corps et l’esprit de la terre et ceux de l’artiste, en intégrant les gestes de ces deux agents aux marques du gros pinceau.

-- Nadia