Le Jour d'après
- Domitille
- 8 juin 2020
- 4 min de lecture
d'Abby Goldfarb
La crise mondiale du coronavirus touche des populations du monde entier et nos vies seront sans doute affectées. Les épidémies du passé ont toutes modifié la société, que ce soit de façon petite ou grande. Par exemple, nous avons appris l’importance d’une bonne hygiène. Nous avons découvert des vaccins, et fait des percées scientifiques extraordinaires.
Mais au-delà des impacts scientifiques, j’espère que le coronavirus peut avoir un impact durable sur notre humanité. En temps de peur et de crise, il est naturel de s’unir à des gens comme nous. Il est facile d’aliéner des personnes que vous voyez comme différentes. Mais cette crise révèle de façon dramatique l’inégalité qui persiste dans notre société aujourd’hui. Il est plus clair que jamais de rester unis.
La compassion est une arme très puissante contre de telles crises. Bien que cette pandémie ait causé douleur et dévastation, nous avons également assisté à de très belles manifestations de solidarité et de communauté. J’espère, que le jour d’après cela
continuera.
de Zannie Whittle
À mi-parcours de la quarantaine, ma mère m'a fait regarder une vidéo YouTube à propos du monde post-coronavirus. Ce film de 10 minutes avait évidemment pour but de présenter une tournure positive du virus - il soulignait le fait que nous allions passer plus de temps dehors, renouer avec de vieux amis et valoriser notre temps ensemble. À la déception de ma mère, je me suis plaint que la vidéo était horriblement fausse. J'ai fait valoir qu'au lieu de valoriser notre temps loin de nos appareils, les gens vont plutôt pencher vers une dépendance à leur téléphone et à leur ordinateur. Plutôt que de passer plus de temps avec les autres, les gens reviendront facilement à leurs schémas sociaux habituels après une brève période d'excitation.
J'ai peut-être une vision extrêmement pessimiste de la période qui suivra l'enfermement, mais je lutte vraiment pour voir comment notre monde pourrait éventuellement tirer profit de ce phénomène. Quelque chose qui aurait facilement pu conduire à des manifestations de solidarité humaine s'est transformé, du moins en Amérique, en une question politisée et source de divisions.
La majorité des articles que j'ai lus tout au long de cette période ont en fait traité des changements sociétaux négatifs qui ont résulté de la quarantaine. Un article du New York Times qui décrivait les façons dont la quarantaine a finalement forcé de nombreuses femmes à reprendre des rôles domestiques archétypaux m'a particulièrement interpellée et effrayée. De même, nous voyons se creuser un fossé culturel, car les travailleurs essentiels sont appelés à risquer leur vie alors que les riches peuvent se mettre à l'abri. Les conséquences de cette situation aux États-Unis ont donc été énormes en ce qui concerne les populations les plus défavorisées; les groupes minoritaires sont confrontés à des taux d'infection et de mortalité disproportionnellement élevés.
Cette apparente division des classes est en fin de compte ce qui, je l'espère, peut être positivement affecté par cette expérience. Plus que jamais, le classisme et le racisme des structures de base aux États-Unis ont été mis à nu alors que nous essayons de traverser cette crise. J'espère que certains de ces problèmes, qui sont fréquemment ignorés dans la législation américaine, pourront être traités efficacement après la mise en quarantaine.
de Griffin Kupsaw
Rien n’est gravé dans la pierre. L’avenir a toujours été incertain, mais maintenant plus que jamais pour la plupart du monde, notamment les jeunes et les nouveaux diplômés. Au cours des années précédentes, les grandes préoccupations étaient liées à une aggravation de la situation environnementale et à une mauvaise économie globale. Avec le Coronavirus, les jeunes doivent se soucier de la mort de 350 000 personnes, membres de familles, collègues, et membres de la communauté à travers le monde (au moment où j’écris ces lignes), de l’incapacité des chefs mondiaux et des gouvernements, d’un marché du travail pire encore, et d’une nouvelle société.
Alors que peut-on faire ? On entend beaucoup parler de la résilience et mais aussi qu’il faut continuer à survivre, travailler, et réussir malgré les circonstances. Pour moi, je vis au jour le jour. Je suis heureux si je sais ce que je ferai dans un mois. La situation du jour d’après, au sens métaphorique, est pratiquement inconnue par moi. Je ne sais même pas si j’irai à l’université l’année prochaine, et je ne commencerai à y penser qu’à la mi-juillet. C’est le cas pour tous les étudiants de Brown, sans même mentionner les professeurs qui doivent s’adapter aux circonstances en constante évolution, où les étudiants et les membres de la faculté des universités ont été contraints à quitter leur université qui a fermé.
Malgré les difficultés, je vois en fait des avantages de cette situation. On plaisante souvent à la mention de la résilience émise par les chefs des universités et des gouvernements, probablement parce que leur message ressemble à « arrêtez de vous plaindre et continuez d’être productif ». Pourtant, je trouve que je suis très fier de moi de continuer à finir mes études, à organiser mes loisirs, et à me développer professionnellement malgré ma situation. C’est facile d’être peu sûr de soi, particulièrement dans une université qui regroupent des étudiants aussi impressionnants que ceux qui étudient à Brown. Que j’aie achevé ce que je voulais faire ce semestre (au moins ce que je peux faire sans sortir) même avec cette situation sans précédent, cela me rend étrangement plus sûr de moi. Ces derniers mois me rappellent que demain est toujours incertain, mais qu’on peut quand même essayer à rester sûr de soi pour s’adapter à un avenir incertain.
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