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Le Jour d'après sera...

L’incertitude et l’espoir de demain de Mojo Alabi

On a tous reçu des mails et des messages qui parlent de la nature « sans précédent » de ces temps liés au coronavirus. Il est tellement inédit que les musées ont commencé l’enregistrement des témoignages concernant cette période historique. Par exemple, l’équipe du Musée Wein à Vienne, Autriche, recueille des photos pour documenter la pandémie. À New York, qui a été pendant plusieurs semaines l’épicentre du virus, une coopérative, New York Historical Society, collecte les objets qui symbolisent cette période : les panneaux, les masques, et même les annonces de la suspension du métro. Nous avons également hâte de voir la fin du confinement, qui a déjà été mise en place dans certaines nations : la Chine, l’Italie, la France et la Corée du Sud. Par ailleurs, on attend la découverte d’un vaccin qui probablement n’éradiquera pas le virus entièrement, mais qui pourrait amoindrir significativement le taux d’infection. Les experts prévoient que le vaccin fera de ce virus un phénomène saisonnier comme la grippe. En tout cas, certaines parmi nous espèrent un retour à la « normale. » Cependant, il est plus probable qu’on ne puisse simplement pas retourner à nos vies quotidiennes telles qu’elles existaient avant le virus. Au lieu de cela, on peut s’attendre à un « nouveau normal, » avec des constantes et des changements, notamment dans les domaines technologique, économique, et institutionnel.

Il est sûr que notre relation à la technologie évoluera à long terme. En particulier, on prévoit une augmentation de notre dépendance à l’Internet et à la télécommunication. Pour les étudiants, il est probable que l’école continuera à distance et que les cours en ligne seront intégrés dans la pédagogie.


En Californie, les universités publiques ont déclaré la fermeture des campus pour le semestre d’été et la continuation des cours en ligne. La situation est similaire en Angleterre ou certaines universités, comme Cambridge, qui proposeront des cours à distance jusqu’à l’été 2021. À Brown University, le groupe de travail sur le coronavirus considère la faisabilité du retour sur le campus, et les dirigeants prévoient surement la nécessité des ressources en ligne pour que les étudiants puissent suivre les cours à la maison. Dans le domaine du travail, on comptera également sur la technologie ; cela se manifestera dans l’essor permanent du télétravail. Cette période de confinement a révélé que beaucoup de personnes peuvent travailler effectivement à la maison. Par conséquent, même après la fin de confinement, les entreprises pourraient intégrer le travail à distance dans leurs business modèles. Les entreprises bénéficieraient de cette politique, mais aussi les travailleurs, qui passeraient plus de temps avec leur famille et avec leurs enfants. Le télétravail déboucherait sur une gratitude renouvelée pour la famille et des moments privilégiés entres les différents membres. Cependant, combinée avec cette croissance de la dépendance technologique est la fracture numérique. L’inégalité d’accès de la technologie, notamment à Internet, entre les pays riches et pauvres et entre la bourgeoisie et la classe ouvrière dans un pays ne cessera de croître. Il est donc nécessaire de faire face à cette inégalité afin d’éviter l’élargissement de l’écart de la richesse.

La fermeture des entreprises et l’incapacité d’aller au travail pour plusieurs personnes ont mené aux effets retombés sur l’économie. Selon certains experts, le monde est à l’aube d’une nouvelle Grande Dépression. Aux États-Unis par exemple, le taux de chômage a atteint 14,7 % depuis ces deux mois de confinement. Bien que cette crise économique ait apporté des épreuves pour les familles, elle pourrait aussi déclencher une reconnaissance à l’État de Providence. Plus de citoyens se rendront compte que le chômage est quelquefois inévitable, il n’est pas toujours dû à la fainéantise ni au manque de volonté. Donc, peut-être la publique sera plus en faveur d’une politique plus libérale qui sauvegarde le bien-être de tous les membres de la société. En outre, à l’échelle macro-économique, on pourrait connaître une augmentation de la production locale et de l’autosuffisance. La globalisation et le commerce international offrent des avantages importants pour l’économie, mais la fragilité de ce système interconnecté a été rendue visible par cette pandémie. Les pouvoirs politiques pourraient prendre des mesures afin de protéger leurs états de la vulnérabilité de ce type de crise à l’avenir.

Le mot « institution » est souvent associé aux entités de la régulation économique, sanitaire, ou commerciale, qui sont toutes touchées par la pandémie. Cependant, les institutions informelles, les règles de jeu du comportement social, sont peut-être plus importantes. Par exemple, la confiance est une institution qui est vraiment importante pour les transactions socio-économiques. La confiance pourrait être beaucoup diminuée à la suite de cette crise sanitaire. On remarquera l’essor de la paranoïa concernant les interactions humaines. Dans le monde d’après, il faut se poser cette question : « Comment restaurer la confiance ? » Pour le gouvernement, il ne faut pas utiliser plus de surveillance ni mettre les citoyens sous tutelle, mais propager la reconnaissance et émanciper le public grâce à des preuves scientifiques. Parmi le reste de la société, on distinguera entre la circonspection et la méfiance envers les autres.

Ce moment est important, mais ce qui est plus essentiel est son impact dans les années et les décennies suivantes. Il faudra agir avec prudence, car les décisions prises en ce moment formulent le monde de demain.



Réflexion sur demain de Kim Brown

J’ai entendu dire que « on n’a appris une leçon que si nous avons changé notre comportement ». Quand je pense au monde après le virus, je me sens complètement bouleversée par mon manque de pouvoir. Que puis-je faire si nous continuons à accélérer la catastrophe climatique aussi rapidement ? Que puis-je faire lorsque mon pays élit un président qui promeut le statu quo quoiqu’il arrive, ou même qui nie l’existence du changement climatique ? La réponse : rien pour changer ces réalités, mais tout pour essayer. Je cherche des actions concrètes que je peux accomplir pour créer un monde après dans lequel je puisse espérer. Bien que nous aurions tout à fait tort de compter uniquement sur la responsabilité individuelle pour éviter les crises, je crois fortement en l’expression « Soyez le changement que vous voulez voir ». Notre croyance en notre impuissance est extrêmement dangereuse. Nous allons sortir de cette crise avec plus de poids sur les épaules, car elle a souligné l’urgence d’un changement rapide. Cette crise va déterminer comment ma génération en particulier perçoit le monde au moment où nous avons un rôle politique à jouer. J’espère que nous verrons plus clairement ce qui compte vraiment : éliminer la souffrance, être en bonne santé, et entretenir des relations solides. Rien de superficiel ne doit être mis devant ces conclusions. Je souhaite que nous développions plus de respect pour les arts qui nous ont à tous/à toutes permis d’échapper à cette situation. Demain, nous chérirons encore plus les beaux moments de la vie, et nous n’oublierons pas à quelle vitesse les choses peuvent empirer.


Contrôler l'avenir : est-ce possible ? de Camila Pavon

Le monde et ses habitants ont traversé d'innombrables crises au cours de l'histoire. Pour le meilleur ou pour le pire, chaque événement a façonné notre société. La guerre, les maladies, le désir d'un groupe de personnes d'atteindre un niveau de pouvoir inaccessible. Ce sont toutes des raisons pour lesquelles le monde entre en combat. Les crises provoquent toujours une réaction mondiale. Les détails de chacun de ces cas dans l'histoire peuvent varier, mais ils partagent tous un point commun – ce qui s'est passé dans leur sillage. Au terme de ces événements tragiques, des articles de presse, des interviews et des recherches scientifiques et sociologiques sont publiés. Les causes et les effets sont discutés dans les salles de classe et à la maison pendant que les gens essaient de comprendre comment cela aurait pu être évité. Mais c'est exactement le problème. Parfois, les crises ne peuvent être évitées.


En ce moment, le monde se retrouve à nouveau dans un moment de lutte. La pandémie de coronavirus, qui a coûté la vie à de nombreuses personnes, est au centre d'une conversation sur la santé, l'écologie et la consommation de masse. Alors qu'un remède est en cours de création, certaines mesures sont prises pour réduire les risques de contamination. Ce qui distingue cette situation des précédentes, c'est l'accessibilité à divers médias. Les réseaux sociaux, les podcasts et les vidéos YouTube sont à l'avant-garde de la diffusion d’information, en particulier pour la génération Z et la génération Y. La technologie a permis aux gens de rester informés en continu. De plus, ces plateformes de communication ont ouvert la discussion pour permettre à plus de personnes de participer et de partager leurs opinions.


Ce qui est important à retenir entre ce qui se passe aujourd'hui et ce qui s'est passé avant, c'est que plus que jamais, nous avons le pouvoir d'influencer ce qui viendra après la fin de la crise. Les actions que nous entreprenons aujourd'hui marqueront les conversations que les gens auront à l'avenir. Il est évident que davantage de mesures doivent être prises pour réduire la détérioration de notre écosystème et cela commence par repenser le désir de « toujours vouloir plus. » C'est une idée difficile à bouleverser, mais comme le sociologue Dominique Méda l’a déclaré dans un podcast pour France Culture, « il faut penser immédiatement à ce que l'on fera au sortir de la crise et le lendemain ne devra jamais être identique à ce qui était en œuvre auparavant. » Il faut penser comment aider ceux qui nous succèderont.


En attendant, nous pouvons prendre quelques mesures pour essayer d’inverser nos actions et celles de ce qui nous ont précédé. Cette pandémie a révélé que nous pouvons survivre et prospérer avec un plus petit nombre de « choses. » Il y a eu des moments où l'égoïsme, la peur et la panique ont pris le dessus sur nous, mais c'est maintenant le moment de réfléchir à la manière de changer cette attitude. Partout dans le monde, les gens ont soutenu les entreprises locales et ont manifesté une immense reconnaissance à ceux qui se trouvaient « en première ligne » dans la lutte contre le virus. C'est ce que nous devons retenir. Et donc, je ne pense pas que nous puissions contrôler l'avenir ou empêcher que certaines crises ne se reproduisent. Mais je pense que nous pouvons prendre la parole pour ce qui est juste et ce qui aidera notre beau monde à prospérer. Le journaliste Yuval Noah Harari a récemment écrit un article sur ce qui arrivera après cette pandémie et il a dit : « Oui, la tempête passera, l’humanité survivra, la plupart d’entre nous seront toujours en vie – mais nous habiterons un monde différent. »


Je terminerai en disant que l'avenir, comme toujours, est incertain. Ce sur quoi nous avons le pouvoir, ce sont les décisions que nous prenons aujourd'hui. Des erreurs continueront d'être commises et des obstacles seront surmontés. Ce qui est le plus important, maintenant plus que jamais, c'est d'embrasser vos proches, de bavarder avec vos amis et de prendre soin de vous. L'incertitude signifie que ce sont les petits moments de notre vie que nous devons tenir à cœur. Le reste suivra.



 
 
 

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