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Le quartier qui n’en était jamais un : Bienvenue au Marais (partie 1)


La lumière du soleil et des magasins sur un côté de la rue de Rivoli...

Le Marais est connu tant que par les Parisiens que par les touristes comme un quartier divers et chargé d’histoire. Il déborde d’architecture ancienne, de lieux d’art et de divertissement, et de restaurants qui portent un regard sur les communautés qui l'habitent et le fréquentent. Pourtant malgré la célébration constante de ce voisinage animé, la plupart des visiteurs (et même certains habitants) oublie que le Marais n’est pas du tout un quartier administratif. En revanche, le Marais est un district culturel, un rassemblement de lieux significatifs dans la vie et dans les mémoires des gens qui le connaissent bien. Ni un quartier, ni un arrondissement, il utilise ses délimitations comme des indices pour raconter une histoire géographique, démographique, et surtout culturelle. Le mot « quartier » prend alors son sens le plus général pour éviter de parler d’impôts ou de codes postaux, mais plutôt de tout ce qui signifie « communauté » , « famille », « maison ».

...et sur l'autre.

Bien que la communauté juive ait pris sa place à Paris cent ans avant la naissance de Jésus Christ, la forte présence des juifs dans le Marais est arrivée à partir du 13ème siècle. Cette époque accueillait un grand nombre d’érudits juifs et de figures religieuses, y compris un rabbin qui était à la tête de l’yeshiva de Paris, une académie religieuse importante. Pourtant, la prospérité et la persécution ont été les deux faces de la même médaille pour les juifs à Paris. Malgré une floraison dans le milieu académique, les expulsions et l’absence de libertés ont aussi fait partie de leur quotidien.


Cette méfiance du judaïsme et des peuples juifs s'est intensifiée au 20ème siècle avec la polémique autour de l’affaire Dreyfus et surtout avec le début de la deuxième Guerre mondiale. La guerre a fortement marqué Paris, et bien que le label “juif” ait rebondi progressivement, la connotation restait assez négative. Certains ont donc considéré le Marais comme un bidonville, une perception qui a persisté jusque dans les années 1960 avec la nomination du premier ministre de la Culture, André Malraux. La création de l’Association pour la sauvegarde et la mise en valeur du Paris historique en 1963 a incité Malraux à prendre l'initiative de lancer une campagne visant à redéfinir les idées traditionnelles du patrimoine, et à conserver un quartier censé être rasé.

Aujourd’hui la rue de Rosiers est le centre du Pletzl—“petite place” en yiddish et le nom affectueux du Marais juif. La communauté juive se retrouve souvent dans l’un de plusieurs restaurants, librairies, boulangeries et synagogues pour des moments de convivialité ou tout simplement pour goûter les saveurs de leur région d’origine. Le mémorial de la Shoah et le Musée d’art et d’histoire du judaïsme figurent parmi les endroits les plus importants d’un point de vue historique, mais l’As du Fallafel et le restaurant israélien Miznon sont également très fréquentés. Le Marais contemporain mélange les anciens éléments de la culture juive avec les nouveaux, mais à partir des années 80, ce mélange a été complexifié par l’entrée d’une autre sous-culture : les gays.


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--Ivy

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