Mon Paris...
- Domitille
- 20 mai 2020
- 5 min de lecture
Le Paris de Mojo Alabi, Caleigh Aviv et Caleb Eickmann
Mojo Alabi
Réseaux de vie

Figure : carte de Paris avec un réseau des endroits que je fréquentais.
Paris est une ville archipel.[1] Elle est formée d’une mosaïque d’espaces domestiques, de travail, et de consommation. En tant qu’étudiante en échange, j’ai essayé de créer des liens et de trouver une communauté dans cette ville ; par conséquent, j’ai construit mon propre réseau d’arrondissements, grâce aux centres académiques, intimes et sociaux :
Le Xème arrondissement : la chaleur du foyer
Dans le dixième arrondissement, j’habitais un appartement avec mes propriétaires, un couple qui travaillent dans le domaine musical, très intellectuels, et très chaleureux. Autour de la table de la salle à manger, on a discuté de politique, on a chanté, et l’on a dansé. De la maison, je me suis déplacée facilement dans Paris grâce aux deux grandes stations — la gare du Nord et la gare de l’Est, qui étaient toujours remplies de passagers domestiques et internationaux. J’ai aussi découvert la gastronomie de Paris dans cet arrondissement. J’ai goûté à la cuisine de l’Afrique de l’Ouest dans le quartier africain à Château d’eau. J’ai également goûté des viennoiseries diverses et délicieuses chez mon boulanger, comme le Paris Brest, le gâteau Saint Honoré, l’Opéra, et Le Mille-feuille. Le matin, je courais le long du canal Saint-Martin et apercevais des jeunes enfants qui jouaient avec les cygnes.
Les XIe et Vème arrondissements : les espaces académiques
Mon premier espace pédagogique, c’était le bureau du programme d’échange Brown In Paris, ou j’appris des leçons sur la langue et la culture française. Il est situé à quarante-cinq minutes à pied de la maison. En chemin, on passe par la symbolique Place de la Bastille. Avant le cours, j’allais souvent à l’Artisan Boulanger au coin de Rue Guillaume Bertrand et de la Rue Saint-Maur afin d’acheter un pain au chocolat à un monsieur au regard gentil.
Le centre de mon travail scolaire était aussi dans le cinquième arrondissement, en particulier, à la Sorbonne, et au Panthéon, deux bâtiments grands et majestueux, et un peu intimidants. Dans les labyrinthes des couloirs et des salles de cours, j’ai rencontré des amis sympas, dont Maeva, Nelly et Emma, qui m’ont accueillie chaleureusement, et qui étaient toujours prêtes à m’aider. Ces lieux représentent mes progrès dans ma compréhension de la langue française, et de sa capacité orale et écrite.
Mes sorties dans le Ier
Je suis sortie souvent dans cet arrondissement, qui est littéralement au cœur de Paris. J’ai fait du shopping dans le forum des Halles. J’ai mangé dans les restaurants et j’ai regardé des bambins qui faisaient des bulles sur la place de Châtelet. J’ai avalé des crêpes au Nutella en flânant avec Quentin et Galia dans la Rue Saint-Denis. Je me suis perdue dans la station énorme de Châtelet-Les Halles. Le Ier n’était pas qu’un lieu de jeux et de loisirs, c’était aussi un lieu de travail. Avec Masha et Minjin, j’ai fait face aux queues énormes au centre Pompidou où j’ai passé plusieurs heures certains samedis.
Ce réseau n’est pas composé seulement de bâtiments et de rues. Ils symbolisent des souvenirs, des défis et des victoires. Ce sont des éléments de la mosaïque de mon Paris.
[1] Philippe Estèbe, “Paris est une ville archipel,” Le 1.
Caleigh Aviv
4 mai
« votre Paris »
Je veux retourner à mon trajet du matin pour aller en classe : un quartier animé, mais charmant. C’est le Quartier Latin. D’abord, je passe devant l’épicerie, que je peux observer de la fenêtre de ma chambre. Dans le pâté de maisons suivant, je passe devant quelques cafés qui sont déjà très fréquentés et débordants d’activité. Les couples s’assoient dehors sous des lampes chauffantes et ils boivent un expresso et fument. Les hommes et les femmes d’affaires tapent férocement sur leur ordinateur et les jeunes adultes lisent leurs livres.
Mon endroit préféré sur cette promenade quotidienne est la boulangerie de mon quartier. Même si on ne trouve plus de pâtisserie l’après-midi, le matin, la boulangerie est remplie de baguettes et de croissants frais. L’odeur du beurre et du pain chaud flotte à l’extérieur. Les habitués n’ont même pas besoin de passer commande. La popularité de cette boulangerie de quartier est démontrée par la file d’attente à l’heure du déjeuner, qui s’étend jusqu’à la porte et sur le trottoir.
Enfin, j’arrive à Boulevard Saint-Michel, qui est fréquenté par des adultes dans leur trajet du matin. Je peux apercevoir les beaux bâtiments de la Sorbonne en arrière-plan, qui dominent les petites façades des magasins. Après cinq minutes de marche, j’arrive à l’Université Paris-Sorbonne. Après les cours, je fais parfois un détour pour prolonger ma balade. Ces promenades étaient devenues importantes dans mon quotidien parce qu’elles me permettaient de découvrir et de vraiment connaître un quartier de la ville. D’une certaine manière, ces escapades m’ont immergée dans la vie parisienne parce que je me suis enfin sentie à l’aise dans cette belle ville de Paris.

Une rue charmante que j’ai croisée lors d’un détour.
Caleb Eickmann
Le parc de la Villette
Le parc de la Villette est un énorme parc urbain dans le nord-est de Paris. Cet espace dans le XIXe arrondissement comprend des allées, des centres culturels, le segment d’un canal et beaucoup de grandes sculptures publiques. Grâce à un système élaboré d’éclairage, les promenades dans le parc sont toujours possibles le soir, et les lieux de concert peuvent y attirer de grandes foules au crépuscule. Pour moi, la Villette représente un certain aspect créatif de la ville de Paris parce qu’il s’agit d’une zone historiquement fonctionnelle qui est devenue si belle de nos jours.
Le site qui est maintenant le parc était à l’origine une vaste série de marchés aux bestiaux. Georges Eugène Haussmann, un architecte important de la ville au XIXe siècle, a proposé le regroupement de tous ces marchés en 1858. Entre les années 1870 et les années 1930, le site a joué un rôle primordial dans la distribution de la viande à Paris. Pendant la seconde partie du XXe siècle, d’autres marchés, y compris ceux de la porte de Rungis, supplantent la Villette, et ils ferment définitivement en 1974. Dans les années suivantes, la ville de Paris a commencé à étudier les utilisations possibles du site, et le parc a été inauguré en 1987.
De nos jours, le parc assume un caractère artistique. Beaucoup de grandes installations se situent partout, et elles sont particulièrement fascinantes à la lumière des systèmes d’illumination mis en place dans le parc. Le reflet de cette lumière sur l’eau du canal crée également des effets plaisants. Ces sculptures variées accompagnent l’architecture plutôt moderniste des centres culturels et des salles de concert comme par exemple le grand complexe métallique de la Philharmonie de Paris. Ces lieux de concerts reçoivent un large éventail musical. Le Zénith accueille des concerts de musique populaire tandis que la Philharmonie de Paris abrite beaucoup de performances de musique classique. Des concerts de jazz et des bœufs se déroulent souvent à la Petite Halle. Bien qu’elle ne serve plus comme site pour les marchés, la Villette est toujours très animée grâce à ces spectacles.
La ville de Paris a ainsi réinventé cet espace. Ce lieu plutôt utilitaire est devenu un lieu de culture. L’ancien site commercial accueille maintenant toutes formes d’expressions artistiques. Cette transformation d’un endroit historique est, pour moi, caractéristique de Paris. La ville est tellement ancienne et tellement dense que beaucoup de ses composants avaient autrefois une autre fonction, et il s’agit ici de l’exemple d’un seul espace que les Parisiens réinventent d’une façon créative.


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